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                             Bref historique de Saint Laurent

De la préhistoire à la période gallo-romaine
    Les hommes préhistoriques ont laissé leurs traces dans la vallée de la Sèvre nantaise et de l'Ouin : grattoirs, pointes de flèches, haches de pierre polie, épée de bronze, menhirs et tumulus...
    Lors de la colonisation celte (vers 500 avant J.C.), la tribu gauloise des Ambilâtres vient s'installer sur les rives de la Sèvre.
    Alliée aux Armoricains, elle tente en vain de résister à la conquête romaine (51 avant J.C). Une voie romaine Nantes-Poitiers passe près de Saint Laurent.

Le moyen-âge

    Sous les Mérovingiens, le christianisme s'implante, grâce surtout à la vigureuse prédication de Saint Martin de Vertou. Au Vème ou VIème siècle se constitue la communauté paroissiale de St Pierre de Savara.
    Dans la seconde moitié du XIème, Basile Chabot, le seigneur du lieu fait construire son manoir et, à proximité, vers 1070, une nouvelle église qui supplante l'antique édifice de St Pierre. Celle-ci, ayant reçu une relique de St Laurent (diacre à Rome en 258), est confiée à quelques bénédictins de St Cyprien de Poitiers, hébergés en un modeste prieuré. Un pélérinage se développe en l'honneur du saint. Et le lieu prend, dès lors le nom de Saint Laurent sur Sèvre.
    Au début du XIIème, Saint Laurent, qui dépend administrativement de la Baronnie de Mortagne sur Sèvre, devient le siège d'un doyenné s'étendant sur 33 paroisses. Le titulaire du doyenné est également titulaire de la paroisse. Il en sera ainsi jusqu'en 1801.

De la Renaissance à la Révolution
    Le 28 avril 1716, meurt à St Laurent Louis Marie Grignon de Montfort. L'extraordinaire charisme de ce saint missionnaire de l'Ouest provoque un remodelage architectural singulier du centre-bourg, car les congrégations montfortaines, enseignantes et hospitalières, qu'il a fondées viennent s'installer et se développer à Saint Laurent : en 1720, les Sœurs de la Sagesse (Marie Louise Trichet, supérieure) et en 1722, les Pères et les Frères de la Compagnie de Marie, plus communément appelés Montfortains (Père Mulot, supérieur).
    A la Révolution, les prêtres et missionnaires saint-laurentais refusent unanimement de prêter serment à la Constitution civile du Clergé (janvier 1791). Ce petit bourg vendéen est vite perçu par les autorités politiques nationales comme un « foyer de fanatisme ». Il est alors l'objet de multiples tracasseries... En mars 90, Saint Laurent se trouve au centre de la Vendée insurgée et « libérée ». La cité est même, un temps, considérée comme sa capitale religieuse. Le faux évêque d'Agra, Guillot de Folleville, y séjourne en effet à plusieurs reprises.
    Mais, après la défaite des Vendéens à Cholet (17 octobre) et le fol exode de leur armée vers les côtes normandes (la « virée de Galerne »), les troupes républicaines passent et repassent à Saint Laurent. Les 31 janvier et 1er février 1794, la « Colonne infernale » de Caffin pille, incendie et tue. Le 29 mars, trois Colonnes encerclent le bourg : « Ils tuèrent, massacrèrent, brûlèrent, violèrent, il n'y avait point de crimes qu'ils ne commirent ce jour-là... » (Mme de Sapinaud, Mémoires).
    Bilan. Population de Saint Laurent avant la Révolution : 900, après la Révolution : 545...

De la Révolution à nos jours

    Après la Révolution, les communautés religieuses connaissent un essor exceptionnel sous l'active autorité du Père Gabriel Deshayes. Ce dynamisme se manifeste à Saint laurent par la création de deux pensionnats réputés : l'un de garçons, Saint Gabriel, en 1838, tenu par les Frères de St Gabriel, l'autre, de filles, Saint Michel, en 1951, tenu par les Soeurs de la Sagesse.
    C'est au XIXème siècle que se construisent les principaux édifices religieux de Saint Laurent :
1843 : le Grand Calvaire du Père de Montfortains
1850 : la Chapelle de Saint Michel, Haute Grange
1852-54 : la Chapelle du Saint-Esprit
1860-69 : la Chapelle de la Sagesse
1864 : la Chapelle de Saint-Gabriel
1888-92, puis 1938-49 : la basilique, sur l'emplacement de l'ancienne église romane.
    En 1867, la fondation de la blanchisserie Saint-Joseph, à Bodet, marque les débuts de l'industrialisation à Saint Laurent.
    Le XXème commence avec les expulsions des « Congréganistes » (1903) et la réalisation houleuse des Inventaires (1906), mais aussi avec la traversée de la commune par la ligne de chemind de fer Fontenay-Cholet et, en conséquence, la construction de l'imposant viaduc de Barbin (1904-1907).
    C'est encore à Saint Laurent, cité symbole, qu'ont lieu de vastes rassemblements en faveur de l'Enseignement libre (1925, 1947, 1950). Egalement lors des fêtes de canonisation du Père de Montfort (1947) et de béatification de Marie Louise Trichet, première Supérieure de la Sagesse (1993). Enfin, lors de la cérémonie de commémoration des victimes des Guerres de Vendée (1994).
    Dès lors, il n'est pas étonnant que le Pape Jean-Paul II, très attaché depuis sa jeunesse à la spiritualité montfortaine, ait tenu à venir se recueillir sur le tombeau du Père de Montfort, en la basilique de Saint Laurent-sur-Sèvre, le 19 septembre 1996.
                                    Bernard RAYMOND, Au fil du temps, n°8, décembre 2008





        Quelques exemples de patrimoine restauré
(à partir des plaques signalétiques)














































                    A propos du Calvaire de Pitié

            Voici quelques documents constitués par Bernard Raymond.



Croix-Liard ou Calvaire de Pitié

    C'est l'abbé Louis Liard, vicaire de 1842 à 1857, qui entreprit la construction de ce surprenant calvaire en un tel lieu. Il se désolait d'entendre les fermiers des Yvoies égrener des chapelets de jurons en touchant leurs bœufs. Au moins, ces « malheureux pécheurs » cesseraient leurs jurons et se signeraient en passant devant la croix !

    De 1855 à 1864, l'édifice, appelé alors  "Croix- Liard ", s'éleva lentement... si lentement qu'il fut qualifié ironiquement de « Monte-à-peine ». À la mort du vicaire, en 1868, il restait inachevé. Sans entretien, il se dégrada rapidement et l'arceau, à l'arrière de la croix, attendait toujours sa statue.

    Ce n'est qu'en 1906, comme signe de résistance dans l'effervescence provoquée par les Inventaires, que la décision fut prise de le restaurer. D'août à octobre, sous la direction de l'abbé Bonnenfant, vicaire, le calvaire fut consolidé, reconstruit en partie et parachevé en beauté par le placement dans l'arceau gothique d'une statue de la Vierge des Douleurs (de 100 kg. et 1,90 m. de haut), offerte par les Sœurs de la Sagesse.

    Le 14 octobre 1906, au cours d'une grandiose cérémonie, le vieux curé Rigaudeau bénit l'œuvre enfin achevée, désormais désignée « Calvaire de Notre-Dame de Pitié ».


Les matériaux utilisés

    Les pierres taillées qui ont servi à la réalisation de ce Calvaire étaient en partie des matériaux de récupération, de provenances diverses :
  • La croix de pierre qui domine l'ensemble se trouvait sur une fontaine située dans la petite cour d'honneur de la Communauté de la Sagesse, à l'avant de la chapelle des Fondateurs.
  • Le fût de la colonne sur lequel elle repose était celui qui était surmonté par la grande croix en fer du cimetière; croix placée en 1824 et remplacée en 1869 par une croix en bois bien plus haute.
  • Le magnifique socle de cette croix provenait d'un éphémère calvaire (oeuvre d'un sculpteur saint-lautentais, M. Cousseau, voulant imiter les calvaires bretons) détruit deux mois seulement après sa bénédiction par une violente bourrasque en 1851. Ce calvaire se trouvait à l'emplacement de l'arceau de Notre Dame de la Paix.
  • La belle pierre de façade, gravée en relief (maître tailleur de pierre : A. Guilloteau), servait de socle à une ancienne croix située à l'emplacement de la Chapelle Sainte Anne.

    L'arceau gothique destiné à recevoir la statue de Notre Dame de Pitié et les huit colonnettes au chef crénelé étaient disposés en cercle autour de la croix et reliés par une balustrade en pierre taillée. A leur sommet, lors de la bénédiction de 1906, on leur accrocha une guirlande de grains de chapelet, depuis longtemps disparue (mais visible ci-dessus, sur le cliché d'époque!).

    Un étroit escalier à double révolution donne accès au pied de la croix et à la chaire, protégée par un garde-corps en fer forgé.






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