Depuis toujours - Raymond Le Penuizic* nous le rappelle - la Sèvre Nantaise, est connue pour ses « débordements ». Les pluies océaniques, en effet, y sont souvent généreuses. Et quelques jours consécutifs de précipitations suffisent, car le sol essentiellement granitique est peu perméable, le relief est pentu et les ruisseaux qui l'alimentent sont nombreux.
Les amateurs de dates et de précisions factuelles se régaleront avec l'article fort documenté de Bernard Raymond paru dans le Mag-infos, n°75, mars 2021, p.14-15. On y apprend, en particulier, que la crue maximale répertoriée date des 25-26 novembre 1770.
Pour d'autres, ce sont plutôt les anecdotes et les souvenirs personnels qui viennent à l'esprit.
Souvenir de lecture d'abord. Dans ses Mémoires, Madame de Sapinaud raconte qu'à l'époque des Guerres de Vendée, il arrive que la dernière chaussée habituellement praticable, celle d'Etourneau, se trouve sous les eaux pendant plusieurs semaines.
L'histoire récente retient particulièrement la crue de novembre 1960, dont la « marque » est toujours bien visible aux moulins de Chaussac et de la Sagesse. A noter que l'événement, suivi l'année suivante de l'incendie de la chapelle du Pensionnat Saint Gabriel (le PSG de l'époque!) est à l'origine de la création de la section des sapeurs pompiers de Saint Laurent.
Le riverain observe bien que chaque hiver, ou peu s'en faut, la Sèvre « prend ses aises ». Un ami, amateur de statistiques, se rappelle qu'une fois, dans les années 80, la prairie de Saint Gabriel est recouverte à six reprises.
On a particulièrement en mémoire la crue d'avril 1983 : le boulevard de la Rochejaquelein fermé à la circulation, le supermarché inondé, la mairie devenue « insulaire »...
Celle de 1995 est également spectaculaire. Je revois encore les élèves du « CEG » se rendre au self en passant par le bourg et la « conciergerie ».
Ces dernières années, le rythme des crues ralentit un peu... Sans doute que le meilleur entretien des chaussées et des berges permet de mieux réguler le flux de la rivière.
Mais celle de 2020 est encore "un bon cru" (excusez moi!). Le reportage de l'ami Michel Craipeau en témoigne. Crue 2020 (vue par M. Craipeau)
Et, les premiers jours de 2024 viennent de nous rappeler que notre Sèvre n'a pas encore dit son dernier mot.
* En Vendée, le Pays de Mortagne et de la Sèvre Nantaise, 2022
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