L'auteur nous laisse imaginer la vie intense du lieu pendant des siècles, en particulier l'univers sonore : le bruit de la rivière, les grondements de la meule, le piétinement des mules, les cris des enfants, les jurons des paysans...
La première mention du lieu remonte, en effet, à 1394.
Depuis, il est resté (ce qui n'est pas le cas de la plupart des autres moulins) la propriété du châtelain de la Barbinière. Il s'agit donc d'un moulin « banal » (= qui appartient au seigneur) : les paysans l'utilisent moyennant redevance.
Autre particularité : il est toujours resté « moulin à grain ». Deux meules sont entraînées par le même arbre : l'une pour le seigle et l'autre pour le froment.
La chaussée d'Etourneau, en l'absence de pont aux alentours immédiats, est précieuse : c'est l'une des dernières à être recouverte en cas de crues (Et, ici, chacun sait qu'elles sont fréquentes).
Etourneau est aussi lié aux Guerres de Vendée. Dans ses Mémoires, Mme de Sapinaud raconte, qu'après la défaite de Cholet, en 1793, elle s'y est réfugiée, déguisée en paysanne, se faisant appeler « La Fortin ». Elle écrit, en particulier, que, ce jour-là, « les eaux étaient hautes et on ne pouvait passer ».
Ensuite, pendant un siècle, le moulin, toujours dépendant des propriétaires du château, restera lié à la famille Léger...
Ce n'est qu'en 1894 que celle-ci se retire d'Etourneau et achète aux Frères de Saint Gabriel le moulin de Milvin. Sans doute pour des raisons d'accès. Mais, c'est aussi l'époque ou la meunerie s'efface devant la minoterie... qui répond mieux aux exigences du développement économique.
Etourneau devient alors, peu à peu, ainsi que les autres moulins de Saint Laurent, un petit paradis pour les promeneurs, les randonneurs... et les peintres.
Les deux dernières illustrations sont extraites de la revue Au fil du temps... toujours du même auteur, qu'il convient de remercier.
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